Flot de vie

Thérapie par le décryptage biologique et l'inversion des ressentis

Période d'imprégnation & Psychogénéalogie


Bagage de survie

Pour faire son travail de nous sauvegarder des dangers, notre cerveau doit être en mesure de reconnaître les menaces potentielles, de les identifier en tant que telles et surtout de leur répondre avec des solutions adéquates. Et pour pouvoir faire ça, il doit naturellement avoir accès à une banque de références, une mémoire, que nous appelons bagage de survie. En décryptage biologique, le bagage de survie est une notion très importante pour comprendre les liens bio-logiques entre nos problèmes (maladies, troubles de comportement, difficultés personnelles ou professionnelles) et les vécus émotionnels du passé. Comme nos propres expériences dans la jeune enfance, le vécu de nos parents autour de la grossesse (période d’imprégnation) et celui de nos ancêtres (psychogénéalogie) y sont d’importance.




"Pour faire son travail de nous sauvegarder des dangers, notre cerveau doit [...] avoir accès à une banque de références, une mémoire, que nous appelons bagage de survie."

Période d'imprégnation

Notre période d’imprégnation s’étire de quelques mois avant notre conception jusqu’à environ un an après notre naissance et est certainement la période qui influence le plus notre bagage de survie. C’est à ce moment-là que sont « confirmées » parmi les prédispositions transgénérationnelles celles que nous allons exprimer fidèlement durant toute notre vie – du moins jusqu’à la prise de conscience où nous récupèrerons le libre choix.


Les conditions de vie des parents

La période d’imprégnation se divise en trois grandes phases où les conditions de vie des parents seront intégrées en nous de façon bien spécifique :

  1. Les circonstances qui ont rendu possible notre conception et les conditions dans lesquelles on a appris que la mère était enceinte (et donc où on a décidé de garder l’enfant) sont enregistrées comme étant les conditions qui ont permis à l’individu d’exister, d’être là, peu importe si elles sont « positives » ou « négatives ».
  2. La naissance est notre tout premier test, celui qui nous permet d’être en vie à part entière. Les conditions entourant notre naissance, qu’elles soient terribles ou merveilleuses, seront intégrées en nous comme des conditions gagnantes pour vivre et passer à travers les épreuves.
  3. Les conditions d’interactions entre nos parents, mais aussi entre eux et nous, seront intégrées en tant que ce que ça signifie d’aimer et d’être aimé. Plus tard, nous tenterons inconsciemment de répéter dans nos relations personnelles ces conditions d’interactions, bonnes ou mauvaises.

Les conditions durant notre période d’imprégnation sont celles que nous répéterons dans nos vies afin d’assurer notre existence, de relever les défis, et de développer nos relations amoureuses. Pour s’en sortir, il faut comprendre en quoi notre symptôme ou notre comportement est lié avec le vécu des parents durant cette période.

Exemples:

  1. Un homme qui n’arrivait jamais à ce faire comprendre et qui avait même développé des maladies physiques par rapport à ce stress. Il se trouve que sa mère avait peur d’avoir d’autres enfants après avoir eu une fille, puisqu’elle avait failli en mourir. Le père cependant ne pouvait pas comprendre les raisons de la mère et lui a mis de la pression pour en avoir un autre (le patient), jusqu’à ce qu’elle cède. Le fait que la mère ne soit pas comprise a rendu possible l’existence de cette homme : c’est ce qu’il répéta dans sa vie pour lui-même, jusqu’à ce qu’il ait pris conscience qu’être compris ne mettra pas son existence en danger. À partir de cette prise de conscience, il n’a plus eu de problèmes par rapport à ça.
  2. Une fille de 10 ans, qui avant chaque examen scolaire vit ceci : son cœur bat la chamade, elle transpire, elle devient toute rouge dans le visage et elle est affolée. Il se trouve que juste avant sa naissance, son père a remarqué que quelque chose n’allait pas pour la mère, mais le personnel médical ne l’écoutait pas. Il s’est donc fâché, rouge de colère, et il a empoigné le médecin par le collet pour l’obliger à regarder de plus prêt. C’est alors qu’ils se sont rendus compte qu’il y avait effectivement un problème grave. Ils ont sauvé la vie de la mère et de la fille, mais de justesse. Alors, avant chaque examen, cette petite fille reproduit la détresse du père et son état physique, conditions qui ont permis que la naissance soit un succès.


"[...] quelques mois avant notre conception jusqu’à environ un an après notre naissance; certainement la période qui influence le plus notre bagage de survie."


En grandissant avec un vent constant, ce sorbier s'est déformé. Nos conditions initiales nous façonnent (ou nous déforment) pour la vie, comme chez tous les êtres vivants.


"Les conditions durant notre période d’imprégnation sont celles que nous répéterons dans nos vies afin d’assurer notre existence, de relever les défis, et de développer nos relations amoureuses."


Anneaux de croissance d'un mélèze Le passé reste en nous. Plus les événements sont anciens, plus ils sont stockés près de notre centre.


L'attention des parents

Pendant la période d’imprégnation, chaque fois que les parents portent leur attention à quelque chose ou à quelqu’un avec une charge émotionnelle, l’enfant le ressent comme si c’était à lui. Moi, toi, lui, elle, eux, ça. Pour l’enfant, tout ça signifie lui-même, même si les parents pensent en fait à eux-mêmes, à leur partenaire, au voisin, à des animaux, ou à des objets.

En effet, pour un enfant pendant cette période, rien n’existe que lui. Il ressent chaque émotion qu’il reçoit de la part de ses parents non seulement comme si c’était lui qui la ressentait, mais aussi comme si c’était à lui que l’émotion était dirigée. En conséquence, l’enfant prendra beaucoup de choses sur lui qui ne lui appartiennent pas, ce qui peut souvent expliquer beaucoup de difficultés autrement incompréhensibles.

Pourquoi ce à quoi nous portons notre attention influence nos enfants à ce point? C’est à travers notre attention que nous voyons le monde : une chose hors de notre attention n’existe pas pour nous, même si sa présence est évidente. Pour un petit dans la nature, être hors du champ d’attention des parents équivaut à une sentence de mort. Les enfants feront donc tout ce qu’ils peuvent pour obtenir l’attention de leurs parents, même si celle-ci est négative (par exemple des critiques). C’est pourquoi l’enfant s’identifiera à (et développera les caractéristiques de) ce qui a attiré une attention émotionnelle forte des parents au début de son existence : le voisin fatigant, le patron abusif, les rats dans la maison dont on aimerait se débarrasser, etc. C’est une fonction d’adaptation pour s’assurer l’attention des parents.

C’est ainsi que chaque enfant développera une façon unique d’être au monde, une structure comportementale que nous adoptons petits et répéterons toujours et partout, puisque c’était la meilleure solution parmi toutes les possibilités pour survivre, pour avoir l’attention de nos parents. Par exemple, si maintenant j’en suis toujours à me fâcher, c’est qu’à l’origine, parmi toutes les possibilités de réactions, développer de la colère a été la seule manière de survivre, d’avoir de l’attention. Ou si je me blesse continuellement, si j’ai toujours des accidents, c’est que c’était la seule solution pour avoir de l’attention étant enfant.




"Pour un petit dans la nature, être hors du champ d’attention des parents équivaut à une sentence de mort."



Hirondelles des rochers



"[...] chaque enfant développera une façon unique d’être au monde, une structure comportementale, la meilleure solution parmi toutes les possibilités pour avoir l’attention des parents."


Comment ça fonctionne?

Il y a plusieurs modes de transmission par lesquels nous recevons le vécu de nos parents. Avant la conception, le spermatozoïde et l’ovule sont imprégnés du climat et des conditions de vie qui règnent à ce moment-là. Pendant la grossesse, les réactions hormonales de la mère vont être ressenties et enregistrées au niveau cellulaire par le bébé. Chaque émotion est accompagnée d’un « cocktail d’hormones » bien précis qui va passer au bébé et donner le même effet chez lui. L’être humain apprend déjà pendant la grossesse la façon de réagir à certains stimuli. Il va même avoir tendance à en avoir besoin pour se sentir en sécurité.

Par exemple, si la mère avait tendance à être dépressive, le bébé l’aura retenu dans sa mémoire cellulaire (au niveau de la membrane cellulaire, il aura construit un nombre plus important de récepteurs des « hormones de la dépression »). Alors ses états dépressifs sont déjà programmés. Même chose si la mère est très angoissée, si elle a souvent peur, etc. Notez quand même que nous ne pouvons pas prédire le futur avec ces concepts, c’est-à-dire que même si la mère était dépressive pendant la grossesse, l’enfant ne le sera pas nécessairement puisqu’il est aussi influencé par beaucoup d’autres choses. C’est lorsque l’état dépressif de l’enfant est constaté qu’il est possible de faire le lien, pas avant.

Par le système de transmission tonico-émotionenlle des neurones miroir – des neurones qui s’activent autant lorsque nous faisons quelque chose que lorsque nous observons quelqu’un d’autre faire cette chose – le bébé partage également le ressenti du père pendant la grossesse puisque la mère miroite le père.

Cette transmission tonico-émotionnelle joue aussi un rôle important pour le nouveau-né, qui peut ainsi lire et intégrer les émotions des parents. En fait, c’est la seule façon qu’il a d’apprendre la valeur des choses et de savoir à quoi s’attendre de son environnement. Même s’il ne comprend pas cognitivement, il comprend et intègre les messages émotionnels.

Il semble aussi que même une fois né, des imprégnations épigénétiques puissent jouer un rôle. Il a été démontré chez les rats que l’attention de la mère durant les premières heures de vie des petits influence épigénétiquement l’expression de leur ADN. La conséquence? Ceux qui reçoivent plus d’attention sont plus courageux, moins stressés, plus performants et plus résilients que les autres, et cette différence dure toute la vie.  



"Pendant la grossesse, les réactions hormonales de la mère vont être ressenties et enregistrées au niveau cellulaire par le bébé. Chaque émotion est accompagnée d’un «cocktail d’hormones» bien précis [...]"

"Même si [le nouveau-né] ne comprend pas cognitivement, il comprend et intègre les messages émotionnels."

"Ceux qui reçoivent plus d’attention sont plus courageux, moins stressés, plus performants et plus résilients que les autres, et cette différence dure toute la vie."

Un grèbe huppé porte son petit lorsque celui-ci a besoin de plus de sécurité


Psychogénéalogie

Les drames vécus par les ancêtres, les évènements forts (situations émotionnelles inachevées) vivent en nous et nous influencent inconsciemment, donc sans nécessairement que nous ayons entendu parler de ces histoires familiales traumatisantes. L’avantage est que nous profitons de leurs expériences, connaissances et compétences, des solutions qui leurs auraient été utiles, même si eux n’ont pas pu en profiter : éviter la manière de mourir de nos ancêtres est à la base de notre bagage de survie.

Évidemment, nous avons tous des millions d’ancêtres si nous remontons suffisamment loin, mais ce n’est pas chaque mort, chaque vécu intense qui influence notre vie. Il est toujours impossible de prédire quelles histoires de quels ancêtres se manifesteront pour nous, mais certaines structures sont reconnaissables. Premièrement, les générations les plus proches de nous nous affecteront le plus, ce qui fait du sens évolutivement puisqu’il vaut mieux se concentrer sur les conditions les plus récentes, qui sont aussi les plus susceptibles d’être encore présentes pour nous.

La « valse à trois temps » est une autre structure observable lorsque nous travaillons avec l’arbre généalogique. Elle signifie que les thèmes, les conflits, les vécus tendent à revenir à toutes les trois générations. Ainsi, ce que nos arrière-grands-parents ont vécu tendra à revenir dans notre génération et peut donc prendre une importance particulière dans nos séances thérapeutiques. La valse à trois temps n’est pas toujours vérifiée, ce n’est pas une loi, et on ne sait pas pourquoi c’est comme ça. Il s’agit tout simplement d’une structure qui revient de façon suffisamment constante pour qu’elle puisse être observée, décrite et surtout utile pour trouver l’origine de nos problèmes.

Le travail en psychogénéalogie vise à réaliser comment nous avons pu devenir celui ou celle que nous sommes. Notre façon d’être au monde découle de l’histoire familiale. Nous en retirons nos forces, mais nous en sommes esclaves aussi. C’est l’image du monde qui m’est transmise et qui « m’oblige » à fonctionner et à penser comme je le fais. Pour guérir, il faut arriver à lâcher ces drames du passé, arriver à désobéir à la vision du monde qui nous a été « imposée ».




"Les drames vécus par les ancêtres [...] vivent en nous et nous influencent inconsciemment."

La lune, symbole de notre inconscient


"Pour guérir, il faut arriver à lâcher ces drames du passé, arriver à désobéir à la vision du monde qui nous a été imposée."

Se libérer de nos vieilles structures

Comment ça fonctionne?

Comment est-ce possible que les vécus de nos ancêtres nous soient transmis? Déjà, le vécu des parents face à la vie se distille aux enfants à travers des silences, des mimiques, des interdits, des non-dits, toutes les expressions tonico-émotionnelles non verbales. Mais les parents eux-mêmes, de la même manière, ont reçu de leurs propres parents, et ceux-ci des leurs, et ainsi de suite. Ceci forme une chaîne de transmission tonico-émotionnelle à travers les générations.

Une autre réponse évidente qui est aujourd’hui bien démontrée est l’imprégnation épigénétique, c’est-à-dire que nos expériences de vie peuvent influencer l’expression de nos gènes, et que ces modifications peuvent passer à nos enfants et ce sur plusieurs générations. Ceci peut grandement affecter notre réaction à certains stress et donc les stratégies que nous employons pour les éviter ou les confronter.

Au-delà des principes de transmission bien connus, celui de la résonance formative développé par Rupert Sheldrake (voir la liste de livres recommandés) explique parfaitement comment l’information passe d’un humain à l’autre même sans liens génétiques directs. En résumé, nous aurions tous autour de nous un champ d’information dit « formatif », donc qui donne forme, semblablement à un aimant avec son champ magnétique. L’information passe d’un humain à l’autre via la résonance de leurs champs formatifs. Cette résonance se produit à travers le temps et l’espace, donc l’information de nos ancêtres ne disparait pas avec leur mort. Selon cette théorie, plus nous sommes proches, liés, ou similaires à un autre humain, plus nous entrons en résonance avec lui, et vice versa. C’est pourquoi nos ancêtres proches nous affectent le plus, ainsi que ceux qui ont le même rang de fratrie, par exemple.

La théorie de la résonance formative n’est pas encore prouvée hors de tout doute, mais ceux qui l’ont testée sérieusement ont produit des résultats très prometteurs. C’est certainement la théorie scientifique que je connaisse qui puisse le mieux expliquer ce qui est depuis longtemps observé en psychogénéalogie.


"[...] le vécu des parents face à la vie se distille aux enfants à travers toutes les expressions non verbales. Ceci forme une chaîne de transmission à travers les générations. "


"[...] l’imprégnation épigénétique, c’est-à-dire que nos expériences de vie peuvent influencer l’expression de nos gènes, et que ces modifications peuvent passer à nos enfants."


"La théorie de la résonance formative est certainement la théorie scientifique qui puisse le mieux expliquer ce qui est depuis longtemps observé en psychogénéalogie."


Responsabilité, et non culpabilité

Les gens ressentent en général une grande culpabilité par rapport à la période d’imprégnation et à son impact sur leurs enfants. Mais il ne s’agit pas de culpabiliser qui que ce soit. Chaque personne fait du mieux qu’elle peut et surtout, le mieux qu’elle peut est en grande partie déterminé par les générations d’avant et les propres vécus dans l’enfance. Alors, voulons-nous vraiment perdre notre temps à chercher des coupables dans les annales généalogiques? Le but n’est pas la culpabilité, mais la prise de responsabilité pour notre bien-être et celui de nos enfants puisque nous pouvons ainsi enfin prendre des décisions conscientes et avoir la force de briser le cycle des souffrances.




"Le but n’est pas la culpabilité, mais d'avoir la force de briser le cycle des souffrances."


Ce texte a été adapté et développé à partir des textes des formations d’Angela Frauenkron-Hoffmann.