Flot de vie

La thérapie par l’inversion des ressentis est une méthode qui va de pair avec les connaissances du décryptage biologique et qui permet de les utiliser au mieux pour vous aider. Comme le montrent les grands auteurs actuels, le problème pour lequel une personne consulte prend nécessairement racine dans sa manière d’être au monde. Qu’entend-t-on par « manière d’être au monde »? C’est ce qui fait qu’on reconnaît une personne, même de loin, à sa démarche, sa manière de manger, de parler...

Si cette personne a mis en place cette manière propre d’être au monde, c’est que parmi tous les comportements que, enfant, elle a pu expérimenter pour avoir de l’attention, c’est celui qui a le mieux réussi : quand elle faisait autrement, ça ne marchait pas ou pas aussi bien.

"[...] le problème d'une personne prend nécessairement racine dans sa manière d’être au monde."

"C'est ce comportement qui, enfant, lui a apporté le mieux l'attention des parents."

Réussi à quoi ? Tout d'abord à survivre, à s’en sortir. En effet, pour tout jeune mammifère, c'est une exigence biologique de survie que ses parents s’occupent de lui. Nous allons donc tenir à la solution qui nous a permis de trouver ce bien-être. Et à partir de là, nous allons toujours nous comporter de cette façon chaque fois que nous voudrons obtenir de l’attention. C’est en désespoir de cause que ce comportement est perçu et adopté comme le seul choix possible, la seule solution qui marche. Ce comportement de départ va devenir tellement répétitif qu’il deviendra notre manière permanente d’être au monde, notre invariant de comportement.

Tout cela pose problème quand les circonstances actuelles de la vie d’adulte sont tellement différentes de celles de l’enfance que cette manière d’être au monde devient inadaptée, inadéquate et source de gros problèmes physiques et/ou psychologiques qui amènent une personne en thérapie. La thérapie consistera donc premièrement à prendre conscience de cet invariant et de son omniprésence.

Si nous venons en thérapie, c’est pour changer quelque chose dans notre comportement parce que nous sommes confrontés à des conséquences que nous ressentons comme très négatives. Si, malgré ces inconvénients dont nous sommes bien conscients et dont nous nous plaignons, nous continuons à reproduire ce comportement parfois depuis des années, c’est que c’est plus fort que nous, hors de portée de toute décision ou volonté : ce comportement s’est créé comme un processus de survie quand nous étions petits et ne peut pas être abandonné à la légère.

Les structures qui se forment durant notre développement s'ancrent profondément en nous.

"Ce comportement s’est créé comme un processus de survie quand nous étions petits et ne peut pas être abandonné à la légère."

Ce que nous découvrirons aussi ensemble rapidement en thérapie, c’est que derrière ce comportement se trouve un plaisir, souvent caché. Au minimum la répétition du plaisir que nous avons eu à s’en sortir de cette façon-là : ce n’est pas un plaisir complet, mais au moins ça fait ça s’il n’y en a pas d’autres. En effet, nous ne continuons jamais un comportement qui ne nous apporte pas de plaisirs, même si ceux-ci sont inconscients. La vision du monde que nous nous sommes construite et le rôle que nous devons y jouer doivent donc être couplés à un plaisir pour perdurer.

Tous les plaisirs inacceptables, ‘immondes’, tabous, seront cependant relégués à l’inconscient, puisque notre vision du monde doit être socialement acceptable. Par exemple, il est socialement inacceptable d’éprouver du plaisir à écraser les autres, à manipuler, à se venger, à se faire mal, etc.

Mais si ces plaisirs, quels qu’ils soient, sont immondes, ce n’est qu’aux yeux de la société. Pour que ces plaisirs puissent revenir à notre conscience (étape nécessaire), il faut enfin les voir comme une construction qui nous a été très utile, qui nous a motivés pour continuer à vivre, qu’il n’y avait pas d’autres choix et donc que nous n’en sommes pas coupables. Nous devons faire alliance avec la partie ancienne de nous-mêmes qui a choisi quelque chose de négatif pour survivre et permettre à nos désirs négatifs de sortir, d’être vus, pour finalement lâcher prise. Nous pouvons alors choisir de construire une autre image du monde que nous pourrons coupler à un plaisir différent. Il s’agit là d’un grand travail d’acceptation sans lequel un changement est souvent impossible : non pas accepter la situation comme elle est, mais accepter ce qu’elle est pour ensuite pouvoir la modifier.

"[...] derrière ce comportement se trouve un plaisir, souvent caché. [...] Tous les plaisirs tabous seront cependant relégués à l’inconscient."

"Nous devons permettre à nos désirs négatifs de sortir, d’être vus, pour finalement lâcher prise."

Considérer la situation sous un autre angle.

Comment pouvez-vous arriver à cette inversion des ressentis? Il y a plusieurs chemins possibles. Pour certaines personnes, il suffira de devenir conscientes des liens entre leur vécu et leur problème pour s’en sortir spontanément. Elles se rendent compte que tout cela ne fait plus aucun sens dans le présent. Cependant, un travail plus profond sur les émotions et sur la vision du monde à la base du problème sera généralement nécessaire pour atteindre l’inversion des ressentis.

Ensemble, nous pourrons trouver confirmation de cette manière d’être au monde dans l’enfance, dans la période d’imprégnation hormonale (avant la naissance) et dans l’histoire familiale. Nous verrons que c’est toujours la même chose, que la même structure se répète sans cesse. C’est ici que nous reprenons contact avec l’enfant intérieur pour ressentir ses difficultés, ses drames, ses souffrances, souvent oubliés et passés inaperçus sous l’épithète d’une enfance heureuse, mais qui ont forcé le développement de cette manière d’être, aujourd’hui problématique. Accepter et ressentir avec compassion les drames de l’enfant intérieur est essentiel pour modifier significativement notre image mentale qui est à la base du problème ou de la maladie.

"Accepter et ressentir les drames de l’enfant intérieur est essentiel pour modifier significativement notre image mentale qui est à la base du problème."

Les grands drames laissent des blessures profondes qui doivent être ressenties.

Pour accepter et se libérer de ces charges émotionnelles enfouies en nous depuis notre enfance et même de celles qui viennent de nos ancêtres, il sera généralement nécessaire d’aller les visiter, d’y plonger profondément malgré les résistances à ressentir des émotions comme la colère, le désespoir, la tristesse ou la peur. Même chose pour les plaisirs cachés. Il s’agit de se permettre de vivre pleinement, au moins une fois, les émotions qui jusque-là avaient dû être refoulées et compensées par notre façon d'être. Le travail de compréhension grâce au décryptage biologique vous aidera beaucoup à accepter suffisamment la situation pour vous accorder le droit de ressentir ce que vous n’avez jamais osé ressentir. Vous pourrez alors intégrer ces ressentis et laisser aller vos plaisirs cachés inadaptés, étapes importantes pour reprendre le contrôle de vos actions.

Deux autres processus peuvent vous aider grandement à vous libérer des plaisirs cachés et ainsi vraiment déstructurer votre image mentale et votre structure de comportement :
Premièrement, il est important de réaliser à quel point ces plaisirs sont destructifs et que si vous continuez sur la même voie, cela vous mènera droit dans le mur, que c’est inéluctable et beaucoup plus grave de conséquences que tout ce que vous avez pu imaginer jusque-là. Deuxièmement, en étant amenés à goûter tellement votre plaisir que vous en arrivez au dégoût, comme un gâteau au chocolat qui nous dégoûte après le quinzième morceau. Une fois arrivés là, vous pouvez décider de changer de plaisir, d’arrêter de vous comporter selon les choix nécessaires de l’enfance. Vous pouvez même sincèrement remercier votre ancien plaisir pour vous avoir aidés à survivre, et vous remercier vous-mêmes d’avoir fait le meilleur choix possible selon les circonstances.

"Il s’agit de se permettre de vivre pleinement, au moins une fois, les émotions qui jusque-là avaient dû être refoulées et compensées par notre façon d'être."

Ressentir consciemment ce qui veut rester caché, les drames comme les plaisirs.

Alors vous devenez libres et récupérez le choix, choix entre des ‘constructions du monde’ différentes et des plaisirs différents. Pour y arriver complètement, il s’agira de vous donner vous-mêmes, par-delà tout ce qui s'est passé, ce dont vous auriez toujours eu besoin. En passant à ce niveau supérieur, sans freins qui vous viennent de votre enfance, vous pouvez vous réconcilier avec vous-mêmes et avec votre histoire que vous voyez alors sous un tout nouveau jour. Vous développerez aussi une autonomie pour votre propre vie. Ce faisant, vous arriverez à une profonde authenticité, autant envers vous-mêmes et votre voie du cœur qu’avec le monde extérieur avec lequel vous pourrez enfin entrer véritablement en contact. Enfin, il s’agira d’explorer concrètement avec vous comment votre vie va changer après la thérapie afin d’ancrer dans la réalité le plus possible cette nouvelle image mentale de la vie. Vous accompagner jusque-là fait partie de la thérapie.


Le but de la thérapie par l’inversion des ressentis est de changer quelque chose à l’invariant. C’est de faire vivre une autre expérience fondatrice, avec une manière d’être au monde partiellement différente. Notez bien cependant que le cours de la thérapie varie d’une personne à l’autre : ce ne sont pas toutes les étapes présentées ici qui sont nécessaires pour chaque personne, et l’ordre dans lequel ces étapes se produisent peut aussi varier. Bref, la thérapie est adaptée à chaque individu et à ses besoins spécifiques.

"[...] il s’agira de vous donner vous-mêmes, par-delà tout ce qui s'est passé, ce dont vous auriez toujours eu besoin."

"[...] vous arriverez à une profonde authenticité, autant envers vous-mêmes qu’avec le monde extérieur [...]"